le texte du bulletin municipal de juin 2015

Savez-vous, chers hagondangeois et hagondangeoises, que les débats municipaux sont enregistrés ? Il s’agit bien évidemment, aux dires du premier magistrat de la ville d’éviter les dérapages verbaux ou de pouvoir prouver des insultes qui auraient pu être prononcées. Mais le mépris n’a pas toujours besoin d’insulte. Il lui suffit d’être caricatural pour ne pas avoir à prendre les voies de la grossièreté.

Il serait sans doute assez édifiant pour les habitants de cette ville d’entendre commente le maire de la ville tance et vilipende tantôt un haut responsable, un maire d’une commune voisine ou tel ou tel simple citoyen venu le rencontrer dans son bureau. Il est étonnant de voir aussi comment, dans ses propos, la ville sort, grâce à lui, de l’occupation des chars soviétiques ou combien son modèle de la famille et de la place de la femme ressemble à une photo sépia venue plutôt du dix-neuvième siècle que du vingt et unième..

Que dire encore de ces interminables conseils municipaux qui ne sont que la lecture fastidieuse de ce qui sera le procès -verbal officiel de la séance, car tout y écrit d’avance et on n’y trouve nulle trace des interpellations et des questions que nous adressons au Maire. Bien sûr, il donne des réponses à nos questions, mais comme il donne ses discours dans les manifestations publiques : c’est long, bourré d’anecdotes, et surtout fait pour s'écouter parler que pour répondre à son interlocuteur. La chose est tellement entendue que, hormis pour la lecture ordonné par le maître d’école, les conseillers municipaux de la majorité actuelle n’ont pas « voix au chapitre » et qu’il n’y a que notre opposition qui s’aventure à le questionner.

Le fonctionnement de la démocratie municipale est tel que, alors que les travaux devraient légitimement être préparés en commission, discutés en conseil et arbitrés par un vote contradictoire où l’expression de chaque conseiller dans le scrutin devrait se décider en conscience, il y a pour l’instant qu’une seule voix pour la majorité, celle de son chef. Pourtant, les sujets discutés et la nature humaine sont complexes et une telle unanimité, on le sait, est plutôt, de par le monde, un signe de mauvaise santé démocratique. Si les commissions se réunissent, c’est le plus souvent sans nous. Et quand nous y sommes, nous constatons qu’il est assez habituel de ne pas trouver ses choix validés par le maire.

En fait, il y a combat politique pour le maire, mais son combat est aussi idéologique, il est conservateur. La politique, à l’origine, désigne l’art de faire cité, c'est-à-dire la manière d’organiser le vivre ensemble, à travers les activités commerciales, industrielles, artisanales, éducatives ou culturelles de la ville. Dans la politique, les habitants sont premiers et la question que se posent alors ses élus reste « comment faire pour qu’ils vivent mieux ? », « comment faire pour qu’ils se sentent bien dans la ville ? ». Il ne s’agit pas alors de paver les rues de marbre ou de décorer ses parcs de statues, il ne s’agit pas non plus de réunir les gens des villes alentours pour telle ou telle festivité qui laisserait mourir à petit feu la ville et ses commerces tout le restant de l’année. Que reste-t-il de l’attractivité d’Hagondange, un gare sans doute, mais à part cela ? Des commerces, des médecins, de l’emploi, un rayonnement culturel fort, ou juste un passé dépassé ?

Nous, conseillers d’opposition, sommes prêts à participer à vos AG, à vous rencontrer, à vous écouter. Nous ne voulons pas être votre passé, nous voulons que vous soyez avec nous l’avenir de la ville.