Bulletin municipal été 2016

Avant, il y avait la droite, la gauche et leurs extrêmes … mais ça, c’était avant ... du temps où le peuple était massivement de gauche, du temps où le patronat, les commerçants et artisans votaient à droite. C’était à une époque où les couleurs sur l’échiquier politiques étaient claires et tranchées. A cette époque qui semble devenir lointaine, la démocratie n’était pas suspecte et le pouvoir politique primait sur le pouvoir économique. Chacun était sûr de son identité. L’idée de progrès était encore dans toutes les têtes. La France était encore très fière de qui elle était et très confiante en son pouvoir, au moins d’influence, sur le destin de ses citoyens et sur le devenir du monde.

Aujourd’hui, les repères, qui avaient encore tout leur sens et leur force il y a une génération encore, ont perdus de leur évidence. Le pouvoir politique passe pour être affaibli. Les « professionnels » de la politique, qui ne vivent que de leurs mandats, paraissent de plus en plus déconnectés des réalités et du peuple qu’ils sont censés représenter. Les partis historiques s’étiolent, perdants inexorablement de leurs adhérents, au profit de nouvelles formes de contestation. Chacun envoie à la tête de son adversaire l’accusation de populisme. Aux élections, les abstentionnistes sont devenus le premier parti de France et les représentants des partis au pouvoir depuis les débuts de la cinquième république pourraient être absents du second tour de l’élection présidentielle de 2017. Si cela continue comme ça, on en viendrait presque à se demander si les prochains présidents ne seront pas désignés à la suite d’émissions de télé-crochet (qu'on appellerait "primaires" ?). Dans ce contexte, difficile d'être un élu local, loin du cirque médiatique et de la politique spectacle, quand les médias ne savent plus que zoomer sur les différences et n’être que des chambres d’écho de petites phrases, souvent aussi assassines que séparées de leur contexte.

Pour les membres d'Hagondange Avenir, élus au conseil municipal, se réclamer des démocrates et forces de gauche continue d'avoir du sens. Derrière les mots et les grands principes (la solidarité, la défense des intérêts du plus grand nombre, la justice sociale, etc.) se révèle un souci de l’autre. Il y a un humanisme particulier, derrière la diversité des positions, à gauche : celui qui combat les à priori pour rencontrer les réalités. Les choses ne doivent pas être décidées par la naissance, l'hérédité, le genre, le milieu socio-culturel, les ressources écologiques ou économiques qu'elle nous donne. Les choses doivent pouvoir changer, et l'éducation, l'organisation de la société et ses règles de vivre ensemble doivent permettre ces changements.